Château CORNÉLIE 2008
Il n'y a pas de secret. Quand de tels soins sont apportés à la production de raisins de qualité, il est évident que l'expression du vin qui en découle s'en ressent.
Imaginez dans votre verre un nectar noir comme de l'encre, rougeoyant de reflets vermillon.
Il est tentant d'approcher vite votre nez pour satisfaire une curiosité stimulée par cette vue enthousiasmante.
Hé ! Mais, attention ! Ce Château Cornélie 2008 vient juste d'être mis en bouteilles.
Il est normal qu'au premier contact il paraisse un soupçon austère !
Laissez le venir à vous, soyez patients.
Alors ? Vous sentez monter cette odeur d'encre ?
Vous percevez soudain ce bouquet de mûres et de framboises gorgées de soleil ?
Forcément, la concentration d'une récolte quantitativement maîtrisée se retrouve dans l'intensité aromatique de son vin.
Et si la petite touche épicée révèle qu'il a bien séjourné dans des barriques de chêne, elle reste discrète car la puissance de ce Haut-Médoc lui permet de dominer parfaitement son élevage.
Une telle promesse tenue au nez légitime l'impatience de vite découvrir ce que la bouche réserve.
Si la crème de vin existait, c'est à cette sensation qu'elle pourrait s'apparenter.
Les tanins sont si denses, si onctueux, si moëlleux, si...crémeux, que leur passage velouté sur les papilles buccales fait l'effet d'une véritable gourmandise.
Obtenir autant de puissance qui se traduit par autant de douceur est un tour de force remarquable.
Que demander de plus à des raisins (et par conséquent à leur producteur) quand leur contenu révèle une telle perfection ?
Il va de soi qu'un tel plaisir tactile est accompagné par un bonheur aromatique du même niveau.
Ce vin est riche, intense, vous croquez dans les fruits en le buvant.
La finale arrive avec un équilibre d'une grande délicatesse.
Elle est portée par une délicieuse fraicheur qui vient conclure en beauté l'harmonie de ce très grand vin.
Elle lui garantira d'ailleurs une belle longévité, même si, de vous à moi, il va être difficile d'attendre pour ouvrir cette bouteille exemplaire.
Christophe Coupez
Directeur du laboratoire de la Chambre d'Agriculture de Pauillac
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