Château Cornélie

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décembre 2016 à 11:04:31

Bonjour à tous,

Janvier 2005, un rêve qui devient réalité. Satisfaction incroyable, je me  trouvais à tous les échelons, à prendre toutes les décisions, à faire, du-moins essayer, un vin d’homme, de terroir en lui laissant toute latitude de s’adapter au climat du millésime..

Château Cornélie venait de naître pour mon plus grand bonheur.

Noel 2016, je viens de clore le 12ème millésime avec 2016 vendangé avec tant d’amis qu’il est fort appréciable de constater que la philosophie de travail et de recherche au fil des millésimes interpellent autant de passionnés. Mais voilà, avec ce millésime arrive aussi le moment de réfléchir à l’avenir. Que faire après avoir « subis » autant de revers de la part de cet organisme qui s’appelait avant « syndicat viticole », maintenant, ODG (organisme de défense et de gestion). Depuis 2008, mes vins sont, à chaque opération dite d’agrément, recalés car « différents ». On leur trouve des défauts, le genre incompréhensible, le plus fort ayant été d’en avoir un oxydé et réduit, tout simplement impossible mais validé par l’ODG, par l’INAO et par Quali-Bordeaux, organisme d’inspection.

Depuis 2006, je fais du bio, depuis 2009, de la biodynamie, j’ai encore tant à découvrir mais déjà, je savoure la qualité des vins qui, au fil des millésimes, me font découvrir que l’on peut faire bon par des pratiques bien plus saines. Je n’ai absolument pas envie d’arrêter cette philosophie de travail qui me montre que bien souvent, on ne sait ce qui se passe, on ne comprend pas pourquoi, mais les changements sont tels, que l’on a juste envie d’aller plus loin.

On sera tous d’accord, depuis le millésime 2008, mes vins ont beaucoup plus de finesse et pourtant bien plus riches, les fruits sont devenus explosifs, les équilibres bien plus nobles, les vins se goutent et se boivent dès leur jeunesse. Les doses de SO2, grâce aux PH bas sont passées à des doses très basses, jusqu’à ne pas en mettre sur 2012, le résultat est surprenant. L’arrêt de l’élevage en barriques neuves permet également de découvrir mes vins depuis quasiment la mise en bouteille.

Mais ces actions sont « malvenues » dans cette appellation qui nous pousse, nous vignerons, à uniformiser nos productions. J’ai la mauvaise sensation que certains n’aiment pas la différence, mon vœux est et restera de faire des vins que j’aime et non pas, des vins que l’on me demande de produire.

2016 arrive à grands renforts de nouveauté, enfin un chai sur place, du meilleur matériel, des nouveautés comme des cuves bois de chez Stockinger, les jus sont magnifiques mais ne plaisent pas au « classicisme » de l’ODG. Pourquoi n’a-t-on pas le droit de pousser nos envies de produire bon ?

Un énième revers des dégustateurs d’agrément me dirige vers la sortie, je tiens avec courage et détermination à continuer ce que j’ai mis en place depuis la création de Cornélie, tout donner pour produire des vins que j’aime, des vins qui sauront traduire dans vos verres toute la passion et l’énergie que je transmet à chaque pied de vigne. C’est malheureux de devoir agir de la sorte mais que faire, laisser sa passion de côté et produire des raisins sans leur avoir transmis cette force apportée par la nature qui nous en apprend tous les jours ?

C’est avec regret mais aussi satisfaction que je vous annonce que Château Cornélie est mort mais que Cornélie vient de naître, la seule chose que je perdrais sera l’AOC et donc, la mention château, je vais continuer à tout donner pour m’adapter du mieux que je pourrai à chaque millésime, je saurai garder cette ligne de conduite, servir un verre en regardant chaque personne bien dans les yeux, fier de ce que j’aurai produit avec mes modestes compétences. Il est navrant de ne pas être compris dans une région, une appellation, en tant que vigneron qui cherche juste à produire sain et bon, cela parait tellement simple pourtant….

A dater du millésime 2015, que ce soit pour méduli ou Cornélie, je quitte l’AOC et serait dorénavant en Vin de France, afin de continuer cette si belle aventure, celle qui m’a déjà tant apporté et qui, j’en suis convaincu, va me donner encore et encore…

Je saurai apprécier  celles et ceux qui me suivront dans  ma démarche et qui me témoigneront en restant mes clients toute la gratitude de ma détermination, de la même manière, je respecterai ceux qui souhaiteront aller voir ailleurs.

Aujourd’hui, ce n’est pas un rêve qui se brise, mais une partie de vie, bien au contraire, le rêve va continuer et s’embellir de cette phase qui, j’en suis convaincu, verra encore plein de progrès ou nouveautés pour les millésimes à venir.

Je vous remercie de m’avoir fait confiance, d’avoir cru en moi, de continuer à me suivre,  le grand gagnant de ce changement porte juste le nom de Passion, que la vie me permette d’encore avancer et vous prouver que Cornélie va connaître bien des jours heureux…

Quoi qu’il advienne, je resterai toujours le serviteur de Cornélie, au service de la passion afin de produire bon et propre…..

Adieu Château Cornélie

Vive Cornélie

Patrick, heureux vigneron

 

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4 commentaire(s)

georges tardieu | 28.01.2017 - 20:06:35

                       Bonsoirdécidément l'étroitesse d'esprit des "organismes d'inspection " est redoutable ...En ce qui me concerne,si un jour je cesse d'acheter Cornélie c'est que LE VIN m'aura déçu et rien d'autre .Amicalement

Cyril | 20.01.2017 - 13:15:24

Bonjour Patrick,Quoi ? Cornelie n'est plus Haut-Medoc! Je n'en bois plus!
Sérieusement Patrick, Je pense que comme moi vos clients s'en fichent de l'appelation, nous  savons ce qu'il y a dans notre verre.
Longue vie à CORNELIE et laissons les fonctionnaires de l' ODGINAO vendre des Haut-medoc ( vinasse) dans les supermaché.Continuez votre chemin, je suis persuadé que c'est le bon!Amicalement.Cyril

pietrunner | 11.01.2017 - 08:51:04

décision courageuse, chapeau ! Bonne chancepietrunner

Cochevis | 27.12.2016 - 17:37:34

Salut à toi heureux vigneron,
Je serai ton heureux client jusqu'au bout, grâce à toi, j'ai retrouvé la vrai passion du terroir, celle que j'ai connu, gamin, chez mes grands parents fiers viticulteurs du Nord Aveyron.Longue vie à Cornélie.Serge.



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